Histoire

L’empereur Wudi

En 141 av.J.- C., l’empereur de Chine, Jingdi, meurt. Wudi, son fils, devient le septième empereur de la dynastie des Han à l’âge de 15 ans. Son règne dura 54 ans, pendant lequel Wudi conquit de nombreux royaumes et ouvrit la « Route de la soie » vers l’Occident. Il supprima les frontières des petits royaumes, qui formaient la Chine, fit aménager des routes et creuser des canaux, réhausser les digues du fleuve Jaune pour faciliter le transport des marchandises et celui des soldats. Wudi conquit les royaumes de Luoland (Corée) et de Nanyue (Vietnam) et établit des accords commerciaux en Asie centrale. Il imposa les mêmes poids et mesures, la même monnaie et les mêmes lois dans tout le pays. Il tint le monopole sur le sel, la soie et le fer.

Wudi s’est marié à l’âge de quatre ans avec sa cousine Chen. Plusieurs années s’écoulèrent, il grandit et devint adolescent. Mais l’impératrice Chen ne peut pas avoir d’enfants et une ancienne servante du palais des femmes mit au monde le premier fils de Wudi. En tout, l’empereur eut une femme légitime, cinq concubines et quatorze fils, dont six officiels.

L’empereur et sa cour vivent à Chang’an (Xi’an), la capitale de la Chine, dont le nom veut dire « Paix éternelle ». La ville est entourée d’une muraille avec trois portes sur chaque côté. A cette époque Chang’an est immense et beaucoup plus grande que Rome.

Dans le palais de Wudi se trouve la bibliothèque impériale, où on garde les tablettes de bois gravées et les rouleaux de soie peints. Dans la salle antérieure du palais, l’empereur, assis sous un dôme de plumes de martins- pêcheurs, reçoit invités et délégations étrangères.

Wudi a besoin de fonctionnaires pour écrire et remplir les documents officiels. Il fait construire alors l’Académie impériale à 3 km de la capitale. Ici, on enseigne la littérature, l’histoire, la philosophie et l’écriture. Si les étudiants réussissaient l’examen final, ils pouvaient travailler à la cour, où ils étaient également logés dans des dortoirs. Une fois par semaine, ils profitaient de leurs jours de congés pour rentrer chez eux et se laver. Ils revenaient à la cour les cheveux propres et bien coiffés. Les fonctionnaires achetaient leur matériel d’écriture : pinceaux, tablette à diluer l’encre, encre, couteau pour gratter et corriger les fautes sur les tablettes en bois.

Les gardes du corps achètent aussi leur armement avant d’entrer au service de l’empereur : chevaux, selles, épées, ceinture, robes et coiffes d’apparat.

Près de la capitale, se trouve la « Suprême Forêt » de l’empereur. Lui, qui ne va jamais à la guerre, préfère chasser avec ses amis et ses invités dans cet havre de paix et de verdure. Ici, on a aménagé le « palais aux mille portails et aux myriades de portes », un lac artificiel, un potager exotique et plusieurs zoos, dans lesquels Wudi place des animaux reçus en cadeaux par des souverains étrangers : perroquets, autruches, rhinocéros.

L’empereur aime montrer sa richesse, son pouvoir et son attachement aux fêtes et aux cérémonies du pays… mais il n’aime pas les personnes qui sont très riches et influentes.

Wudi réinstaure la cérémonie de « Feng et Shan », au cours de laquelle on sacrifie des animaux pour faire des offrandes au ciel et à la terre. Il se tourne vers Sima Tan, le Grand Astrologue en chef et vers d’autres savants de la cour pour définir la couleur du boeuf à sacrifier, pour déterminer la date et l’heure exacte de la cérémonie. Pour la cérémonie du sacrifice, Wudi „saisit“ les rayons du soleil avec des miroirs métalliques et la nuit avec « l’eau de la lune », c’est à dire la rosée.

Le souverain crée un « Bureau de la musique » et nomme un fonctionnaire chargé de choisir les musiques des cérémonies et celles destinées aux fêtes de la cour. Il a aussi le pouvoir d’autoriser ou d’interdire certaines chansons populaires.

Pour fêter une victoire ou une naissance à la cour, l’empereur offre plusieurs jours de réjouissances à ses sujets. Dans tout le pays, on organise des concours de tir à l’arc et de lutte, des courses de chiens, des combats de coqs, des régates en bateaux, des galopades et des spectacles d’ombres. C’est le moment, où Wudi donne des festins, des titres de noblesse et gracie les condamnés.

Wudi s’entoure de mages, qui lui promettent l’immortalité. Alors, ils lui racontent, que les Immorts habitent à l’Ouest, du coté des monts Kunlun. Ils lui confirment, que les sources de la vie éternelle se trouvent à l’Est, sur les îles Penglai, où des habitants tout blancs vivent dans des palais d’or et d’argent.

A ses visiteurs étrangers, l’empereur offre des pièces de monnaie et de splendides soieries. Et pour les éblouir, Wudi organise de somptueuses fêtes au palais et des excursions au bord de la mer.

Et chaque année, les nobles doivent rendre hommage à leur empereur et lui apporter des cadeaux. Il y a de tout : des cornes de rhinocéros, des défenses d’éléphants, des peaux de bêtes, des carapaces de tortues, du jade et d’autres pierres précieuses… On doit surprendre le souverain, lui porter quelque chose peu commun… car on peut perdre ses titres de noblesse ou une partie de ses terres, si Wudi juge les cadeaux trop médiocres.

L’empereur méprise également les marchands trop riches…alors il leurs fait payer des taxes sur leurs carrioles et leurs interdit de porter des vêtements de soie. Ils ne doivent pas non plus monter à cheval et posséder de terre agricole.

Et les collectionneurs chinois vont jusqu’à cacher leurs oeuvres d’art et leurs objets précieux pour empêcher Wudi de s’en emparer !

Chaque enfant et chaque adulte paye à l’Etat une taxe sur « sa personne ». Celui, qui possède un esclave, doit verser une « double taxe ». Et chaque année, les pauvres du pays doivent participer à des corvées obligatoires pendant un mois. Ils travaillent dans les mines, construisent des ponts, des routes et des canaux, et entretiennent les palais impériaux.

Avec la « Route de la soie », la Chine s’ouvre vers le monde extérieur. On pouvait voyager et exporter des produits chinois, et ramener d’autres marchandises des pays lointains. Mais avant de recevoir son permis de déplacement, le voyageur chinois devait obtenir un « certificat de bonne conduite », qui lui était livré par l’Etat. Le passeport était une plaquette de bois ou une bande de soie, coupée en deux. Pour sortir de la Chine, il en laissait la moitié au poste frontière et montrait l’autre à son retour au pays.

Vers 91 av.J.- C., Wudi est si vieux, qu’il ne quitte plus sa chambre. Et une rumeur gênante circule au palais : le prince héritier pratiquerait la magie noire et la sorcellerie contre son père. L’empereur apprend la nouvelle et le prince s’enfuit en toute vitesse. Mais il est rattrapé et exécuté par les soldats de la garde impériale. Peu après, il s’avère, que l’accusation était fausse. Et Wudi est submergé de remords et de chagrin. L’empereur se remet avec difficulté de la mort de son fils ainé. Entre-temps, il se rapproche de son plus jeune fils, qu’il choisit comme successeur. Pourtant, Wudi se méfie de la mère, l’une de ses concubines, qui risque de prendre le pouvoir si elle devient régente. Pour l’écarter du palais, il la fait jeter en prison, où elle décède peu de temps après.

L’empereur Wudi meurt en 87 av.J.- C. Son plus jeune fils lui succède sous le nom de Zhaodi à l’âge de sept ans.

L’empereur est enterré à Maoling, dans le luxueux mausolée qu’il a fait bâtir. Il est entouré d’objets rares, de meubles précieux et de vaisselle en or.

Les sujets de Wudi racontent, qu’il est immortel. Ils assurent que la nuit de son enterrement son cercueil a vibré, on a entendu un bruit sinistre et un parfum étrange s’est répandu sur la colline. La porte de la tombe s’éffondra et un nuage  flotta au- dessus pendant plus d’un mois.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page