Intéressant

Quel bon vivant !

« Vers le temple de Tibère vivait un homme appelé Apicius, très riche et adonné au luxe, … », peut-on lire dans les « Deipnosophistes ». L’ouvrage, qui est une compilation d’anecdotes et de citations d’auteurs antiques, nous décrit l’univers culinaire, matériel et social de l’époque.

Cet Apicius, « un homme, né pour toutes les inventions du luxe », c’est Marcus Gavius Apicius, un vrai bon vivant et un gourmet inégalé, qui a consacré son existence au… luxe et aux plaisirs de la table ! On lui attribue le livre « De re coquinaria », qui traite l’art de la cuisine et qui lui a valu la renommée de l’auteur le plus connu d’Antiquité.

Apicius faisait partie de la haute société romaine sous Auguste (63 av. J.-C./14 ) et Tibère (42 av. C.-J./ 37). Il était connu pour son amour pour les produits rares et d’excellence, pour les repas raffinés, pour sa passion de cuisiner et pour les recettes, qu’il inventait. Alors, si on cherchait Apicius, on savait où le trouver… presque toujours à table ! Et s’il n’était pas à table, il était en train de chercher des produits d’exceptions ou d’élaborer une nouvelle recette dans sa cuisine.

De nombreux philosophes et écrivains antiques, impressionnés par cet homme, qui savait bien vivre et encore mieux manger, lui ont consacré une place dans leurs ouvrages. Ainsi, plusieurs anecdotes et histoires nous sont parvenues.

Athénée de Neucratis, érudit et grammairien grec, né vers 170 à Neucratis, en Egypte, est l’auteur des « Deipnosophistes ». Dans son oeuvre, il mentionne, qu’Apicius a donné son nom à de nombreux genres de gâteaux, qu’il a nommé « gâteaux apiciens ». Il ne nous épargne pas l’information cocasse, que cet homme « dépensa des sommes considérables pour son ventre » et qu’il « mangeait des langoustes et des homards d’Alexandrie ».

Le philosophe et l’homme politique romain Sénèque (4 av. J.-C./ 65), quant à lui, parle d’une « science de taverne », professée par Apicieus.

Dans son « Histoire naturelle », Pline l’Ancien (23-79) cite plusieurs idées culinaires d’Apicius. Par exemple, pour produire un foie gras d’exception, Apicius engraissait les oies avec des figues sèches. Et une fois à point, il les tuait « après leur avoir fait boire du vin miellé ».

Apion d’Alexandrie, un écrivain grec, avait aussi consacré à Apicius un livre, plein d’anecdotes gastronomiques, intitulé « Le Luxe d’Apicius ». Malheureusement, le livre s’est perdu.

Même Saint Jérôme parle d’Apicius dans son oeuvre. Alors, il accuse un moine de vivre voluptueusement et de se consacrer aux « sauces d’Apicius » !

Les sources écrites racontent, que ce millionaire amateur de plaisir, et surtout celui de la table, dépensait sans compter… et il se suicida quand sa fortune s’est épuisée.

Il est probable, que « des livres de cuisine d’Apicius » étaient constitués comme des recueils après sa mort.

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