Lieux et écrivains, partie 1
« C’est le voyage qui importe, pas l’arrivée » a dit Montaigne.
Le poète grec Pindare (518- v.438 av.J.-C.) avait surnommé l’Agrigente, en Sicile, « la plus belle ville des mortels ». Ici se trouve la plus grande concentration d’architecture grecque antique hors de la Grèce.
Hérodote, l’historien grec, qui a vécu vers 484 – v. 425 av.J.-C., décrivait l’Egypte comme « un don du Nil ».
On attribue à Saint Jean le quatrième Evangile, l’Apocalypse et les trois Epîtres. Il aurait écrit l’Apocalypse sur Patros, Dodécanèse, les îles Sporades en Grèce, où il a été banni pour une période de deux ans, qui débuta en l’an 95. La petite grotte, où Saint Jean entendit la voix de Dieu, est au centre du monastère de l’Apocalypse.
Marco Polo (v.1254-1324) avait décrit Hangzhou, Zhejiang, en Chine, comme « la plus belle et la plus élégante ville du monde ».
Dans sa tragédie « Macbeth », William Shakespeare (1564-1616) situe le meurtre de Duncan par Macbeth à Castle Cawdor, la résidence du chef de clan, au nord-est d’Inverness, la capitale des Highlands.
La ville natale de Shakespeare, Stratford-upon-Avon, se trouve dans le comté de Warwickshire en Angleterre. La maison en bois de Stratford et surtout le cottage de sa femme Anne Hathaway, ont inspiré le roman de Sir Walter Scott « Les eaux de Saint Ronan ».
Goethe (1749-1832) avait passé de nombreux étés à Karlovy Vary, plus connu sous son nom allemand, Karlsbad, en Bohême, République Thèque. Il avait noté « j’ai l’impression d’être dans une sorte de paradis d’innocence et de spontanéité ».
Sir Walter Scott (1771-1832) décrit la forteresse féodale Warwick Castle, dans le Warwickshire, en Angleterre, comme « le site le plus noble d’Angleterre ». L’écrivain appréciait aussi la beauté d’un autre site : les Trossachs, dans le West Highlands, en Ecosse. C’est une région magnifique avec des lacs et des collines couverts de bruyère. Ainsi, le Loch Katrine avait trouvé place dans son poème « La Dame du lac » de 1810. Les oeuvres de Sir Walter Scott ont rendu la région des Trossachs populaire aux XIXe s.
Le célèbre écrivain Henri Beyle dit Stendhal (1783-1842) était un grand amoureux de l’Italie. L’oeuvre « La Chartreuse de Parme » a été publiée en 1839. Et pour la région de Lombardie, il s’exclamait : « Que dire du lac Majeur, des îles Borromées, du lac de Côme, sinon plaindre ceux qui n’en sont pas fous ? ».
Lord Byron (1788-1824), qui voyageait beaucoup en Europe, avait écrit à sa mère depuis Sintra, Lisbonne, au Portugal « peut-être le (village) plus ravissant d’Europe ».
Le grand écrivain français Chateaubriand (1768-1848) voyagea en Amérique en 1791. Il note : « En approchant de Baltimor, les eaux se rétrécirent: elles étaient d’un calme parfait ; (…) Nous amarrâmes au quai du port. Je couchais à bord et ne descendis à terre que le lendemain ». En 1801 Chateaubriand écrit : « Presque tous les arbres de la Floride, en particulier le cèdre et le chêne vert, sont couverts d’une mousse blanche qui descend le long de leurs rameaux jusqu’à terre (…) Une foule de papillons, de mouches brillantes, de colibris, de perruches vertes, de geais d’azur, viennent s’accrocher à ces mousses, qui produisent alors l’effet d’une tapisserie en laine blanche, où l’ouvrier européen aurait brodé des insectes et des oiseaux éclatants ».
Le poète anglais Robert Browning (1812-1889) avait proclamé la ville d’Asolo, Vénétie, en Italie, comme « le plus joli coin que j’aie jamais eu le privilège d’observer ». Il y passa la majorité de ses dernières années.
Dans les années 1850, l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862) avait parcouru la côte de Cap Cod, Massachusetts, aux Etats-Unis. Fasciné par le côté mystique de la nature, il décriva ce lieu où « un homme peut se tenir debout et mettre toute l’Amérique derrière lui ».
Emily Jane Brontë (1818-1848) et ses soeurs venaient de Haworth, Yorkshire, en Angleterre. Les parcs de la région, où Emily aimait se promener et la nature sauvage, qu’elle observait, lui ont inspiré le roman, devenu son oeuvre la plus célèbre,« Les Hauts de Hurlevent ».
Richard Doddridge Blackmore (1825-1900), qui résidait au hôtel Rising Sun, Lynmouth, Devon, en Angleterre, y trouva l’inspiration pour son célèbre roman « Lorna Doone ».
Mark Twain (1835-1910) pensait, que le paradis était une copie de l’île Maurice. L’auteur fut enchanté par Heidelberg, en Allemagne, lors de sa première étape de voyage en Europe. Il avait décrit la ville dans son célèbre carnet de voyage « A la dure ». Mark Twain était fasciné par le château de Heidelberg, qu’il avait dépeint comme « le roi Lear d’une Nature inanimée- déserté, découronné, battu par les orages, mais toujours royal, et beau ». Ce grand amoureux des voyages avait qualifié le Canyon de Waimea, à Hawaii, comme le « Grand Canyon du Pacifique ».
Friedrich Nietzsche (1844-1900) venait passer du temps à Eze. C’est un petit village provençal français, accroché à un piton. Son jardin exotique abrite une collection exceptionnelle de cactus. Ici, l’auteur a trouvé l’inspiration pour écrire « Ainsi parlait Zarathoustra ».
En Ecosse, il y a près de six cents châteaux. Beaucoup d’entre eux sont en état de ruines. On raconte, qu’un tel château avait donné l’idée à Bram Stoker (1847-1912) pour son roman « Dracula ».


