Le photographe Truchelut
Jean Nicolas Truchelut est né le 28 août 1811, dans les Vosges. Son père, fermier marcaire, est passionné par l’art de l’horlogerie et choisit d’en faire sa profession en 1820. Jean suit l’exemple de son père et devient aussi horloger et ouvre son atelier à Besançon.
En 1839, Truchelut devient l’un des quinze élèves de Jacques Daguerre, qui inventa l’un des premiers procédés permettant de fixer les images photographiques appelé « daguerréotype ». Une fois formé, Jean se fait daguerrotypiste ambulant. Ainsi, il propose ses portraits dans les villes et les villages, qu’il sillone sans fatigue. Mais l’homme choisit une autre technique photographique, l’ambrotype ou collodion humide : on étend l’émulsion sur une plaque de verre et on l’expose encore humide avant de la développer dans la foulée de la prise de vue.
En 1852, Truchelut va imaginer un autre procédé, qui consiste à décoller le négatif ainsi obtenu de la plaque de verre pour le fixer sur un tissu enduit à l’aide d’huile de lin, dans laquelle il a dissout de la suie. Avec cette technique, dénommée « panotype » (ou linotype), on obtient un positif unique. Jean, qui n’est pas chimiste, se tourne vers les frères Wulff pour demander des conseils, vendeurs de matériels et produits destinés à la photographie à Paris. Mais les frères volent le procédé de Truchelut et déposent le brevet à sa place… l’Académie des sciences rejette la demande, car les frères n’ont pas la description du procédé. Entre temps, cette affaire a été dévoilée dans un journal spécialisé dans les articles de photographie… de ce fait, le procédé n’est plus considéré comme original. Truchelut, lui aussi, ne peut pas déposer le brevet.
Après avoir vécu à Langres, Lyon, Bourg- en- Bresse et Besançon, Jean s’installe à Paris dès 1866.
Pendant sa vie, Truchelut dépose vingt brevets, le premier à l’âge de 28 ans, le dernier à 79 ans, avant son décès. Il a photographié l’écrivain Jules Verne et le compositeur Verdi.
