Guerre et paix sur la Méditerranée

La curiosité, le besoin de découvrir des nouveaux mondes au- delà des frontières de son pays ou de son royaume, l’envie de conquérir et de dominer d’autres civilisations, l’espoir de trouver des alliées puissants, la soif de s’enrichir par le commerce ou le pillage, ont toujours poussé l’homme à se déplacer et à chercher tout ce dont il avait besoin : fortune, territoires, relations propices.
Ainsi, dans le monde Antique, deux façons de déplacement étaient possibles : sur terre et sur l’eau. Alors, sur les fleuves et les mers sillonnaient des barques de pêcheurs, des frégates rapides, des flottes commerciales, des navires de pirates.
Et une mer fut le témoin incontesté de la naissance et du déclin de nombreuses civilisations anciennes. Elle a vécu une période de gloire, plusieurs fois millénaire, immortalisée par les poètes. Elle a vu naître des dieux, des héros mythiques et des souverains légendaires. Elle fut traversée par de grands aventuriers, par des hommes amoureux, prêts à tout pour rejoindre celles, qui faisaient brûler leurs coeurs. Elle a transporté des flottes puissantes et a supporté des batailles épiques… c’est la mer Méditerranée.
La Méditerranée est encernée entre les plaques terrestres de trois continents : l’Europe, l’Asie Mineure et l’Afrique. C’est une mer intérieure, qui baigne la côte sud de l’Europe, celle de l’Asie de l’Ouest et la côte d’Afrique du Nord. Sa position géologique permettait les liens et les échanges entre les peuples du bassin méditerranéen, ainsi que les contacts entre ceux, qui étaient plus éloignés.
Entassés les unes sur les autres, ces peuples méditerranéens fondaient des villes riches et des civilisations brillantes, échangeaient leur savoir- faire, faisaient du commerce et la guerre.
Dès l’instant où l’homme a su construire des bateaux et naviguer, il repoussa les limites de ses connaissances pour le monde, qui l’entourait.
Appelée la « mer au Milieu des terres » pendant l’Antiquité, la Méditerranée devint la « Mare Internum », la mer Intérieure, et la « Mare Nostrum », Notre Mer chez les Romains.
Des sources anciennes démontrent des échanges maritimes sur le bassin méditerranéen. Ainsi, on apprend, que vers 7 000 av. J.- C., la ville de Jéricho (en Israël actuel), considérée comme la plus ancienne ville du monde, faisait du commerce avec les habitants de Cnossos, sur l’île de Crète, d’où elle importait de l’obsidienne.
Dès le VIe millénaire av. J.- C., des liaisons maritimes existaient entre la Chypre, la Sicile et l’Asie Mineure. Mais deux pays, la Mésopotamie et surtout l’Egypte, ont donné une impulsion très importante au trafic maritime dans le bassin de la Méditerranée.
Dès le IIIe millénaire av. J.- C., les Phéniciens, ancien peuple implanté sur les côtes du Proche- Orient (territoires actuels d’Israël, du Liban et de la Syrie), furent d’excellents navigateurs et commerçants sur la Méditerranée. L’emplacement de leurs villes- Etats : Byblos, Sidon et Tyr, leurs permettait de naviguer et de tisser des relations avec les peuples voisins. Selon Hérodote, le port de Tyr, qui a été ouvert en 2 750 av. J.- C., avait assuré l’apogée de la ville.
Pendant ce troixième millénaire av. J.- C., une flotte égyptienne, probablement pilotée par des marins cananéens, les ancêtres des Phéniciens, reliait Byblos, en Asie Mineure, au delta du Nil.
A partir de 1 900 – 1 700 av. J.- C., les Crétois développèrent un commerce maritime tourné vers l’Egypte et les Cyclades.
Vers 1 400 av. J.- C., la ville de Cnossos, en Crète, fut détruite. Alors, les Achées devinrent les nouveaux maîtres de la Méditerranée et imposèrent leur domination maritime pour les deux siècles suivants. Ils s’implantèrent à Rhodes, à Chypre, en Asie Mineure et en Syrie.
D’innombrables guerres ont été menées sur les vagues de la mer Méditerranéenne. Mais une d’entre elles reste à jamais gravée dans la mémoire des mortels et des imortels… Vers 1 200 av. J.- C., les Achéens attaquèrent Troie. Cet épisode de l’histoire ou de la mythologie a été retracée par Homère, dans son poème « Iliade ». Il note, que la guerre a été déclenchée à cause de la belle Hélène, femme de Ménélas, roi de Sparte. Pâris, le fils cadet du roi de Troie, Priam, tomba amoureux d’Hélène et l’enleva. Pour se venger et pour ramener Hélène, Ménélas monta une expedition maritime des rois achéens contre Troie. Ainsi, plusieurs héros avaient pris part dans ce conflit : les Grecs Achille, Patrocle, Ulysse, Hector. Les Dieux eux- même, ne pouvant pas rester insensible à cette histoire, dictée par les sentiments de l’amour et de la vengeance, prirent partie dans la lutte : Athéna et Héra pour les Grecs, et Aphrodithe, la Déesse née de l’écume de la mer, pour les Troyens…
L’effondrement de la puissance achéene à la fin du XIIe siècle av. J.- C., profita aux Phéniciens. Ils devinrent les maîtres de la Méditerranée et établissèrent des comptoirs dans les îles, sur la côte de l’Afrique du Nord et dans le sud de l’Espagne. Ils fondèrent de nombreux ports, dont Carthage, sur la côte nord africainne, en 814 av. J.- C.
A partir du VIIe siècle av. J.- C., le controle maritime tomba aux mains des Grecs. A leur tour, des colonisateurs grecques fondèrent des villes sur des îles et les côtes de la Méditerranée. Un commerce florissant et des échanges culturels entre les peuples du bassin méditerranéen dictaient la vie quotidienne. Ainsi, on déclara, qu’en 709 av. J.- C., le roi d’Assyrie, Sargon II, avait reçu des cadeaux des rois de Chypre.
En 480 av. J.- C., les Grecs remportèrent une victoire navale sur les Perses, sur l’îles de Salamine, durant les guerres Médiques, qui opposaient les Cités grecques à L’Empire perse.
…Des soldats, des marins, des aventuriers, des poètes, des commerçants, des rois, des objets de l’art, des trésors, des cadeaux, de la nourriture, des épices rares, des vins… tout ça se trouvait à un moment ou à un autre sur les vagues de la Méditerranée. Sans oublier les pirates, qui semaient la terreur et pillaient les bateaux sans fin… ainsi, Pompée entreprit des campagnes contre la piraterie en 67 av. J.- C. Le succès de cette opération maritime a aidé les Romains à installer un monopole sur le commerce du bassin méditerranéen et à établir l’unité politique de l’Empire.
Le célèbre général romain Marcus Vipsanius Agrippa mena lui aussi une campagne de « nettoyage » contre les pirates en 36 av. J.- C. Ainsi, il réussit à établir le trafic du commerce sur la Méditerranée.
Une autre célèbre bataille est restée dans les annales de l’histoire : celle d’Actium, promontoire du Nord de la Grèce, où Octave (Auguste) remporta une victoire glorieuse sur la flotte d’Antoine et de Cléopâtre en l’an 31 av. J.- C.
Après le IVe siècle, l’activité commerciale sur la Méditerranée fut freinée par les pirates sarrasins. Elle avait reprit avec les Croisades au XIe siècle, transformant surtout Venise et Gênes en cités très riches et florissantes. La Méditerranée servit aussi de lien entre l’Orient et l’Occident, mélangeant leurs cultures, religions et art.
La mer Méditerranée cache une activité sismique importante, qui a donné naissance à plusieures volcans, notament le Vésuve, le Stromboli, l’Etna et à nombreux cratères sous- marins. Cette activité terrestre a nourit depuis toujours l’imagination de l’homme et donna à son tour naissance à d’innombrables mythes et légendes.
Grace à la Méditerranée, des civilisations anciennes avaient établit des comptoirs commercieux sur son pourtour. Elle fut un facteur très important d’expansion et d’unification de l’Empire romain.
Aujourd’hui, la « Mare Nostrum » continue de baigner les côtes de ces trois continents, qui l’entourent. Elle abrite une flore et une faune maritime très variées. Elle nous fascine en hiver ou en été, au lever et au coucher du soleil, en jours de tempête et de pluie. Elle inspire toujours autant d’artistes, prets à saisir sa beauté et de la retranscrire sur une toile ou dans un poème.


