Un voyage enchanté
Le texte irlandais « Immran Brain Maic Febail » ou « La Navigation de Bran, fils de Febal » date du VIIe siècle. L’histoire renaît encore une fois dans un manuscrit de 1100.
Le texte conte la « navigation » extraordinaire de Bran, qui le mena dans l’autre monde.
Un jour, Bran, qui signifie « corbeau », se trouvait à proximité de son château. Tout à coup, il entendu une étrange voix, qui l’envoûta et il tomba dans un profond sommeil. Lorsqu’il s’éveilla, il trouva à ses côtés une branche d’argent recouverte de fleurs blanches. Est- ce que tout cela était un rêve ou une réalité ? Est-ce que cette branche avec des fleurs blanches venait d’un pommier ?
Bran retourna à son château, où il vit une très belle femme, qui lui parla des délices de la Terre des Pommiers, une île lointaine. Ne pouvant pas résister à la tentation de trouver cette île éternelle du bonheur, Bran décida de naviguer avec ses compagnons dans l’océan de l’Ouest.
Les aventuriers rencontrèrent d’abord « le fils de la mer », Manannan mac Lir, le Dieu du Sidh. L’un des maîtres des « îles du nord du monde », Manannan voyage sans cesse entre Avalon, l’île enchantée dans l’océan Atlantique et l’Irlande. Il se déplace dans son chariot magique, tiré par des chevaux, qui glissent sur les vagues de la mer.
Puis, l’extraordinaire navigation de Bran se poursuivit jusqu’à l’île de la Joie, dont les habitants ne faisaient que rire.
Finalement, l’équipage gagna l’île des Femmes, où vivaient des magnifiques jeunes fées, gouvernées par une reine. Chaque compagnon de Bran se choisit une fée, et Bran lui même fut élu par la reine. Ainsi, entourés d’amour et de bonheur, les navigateurs restèrent une année sur île. Mais ils finirent par éprouver une nostalgie profonde pour la verte Erin (le nom poètique d’Irlande). La reine donna sa permission pour le départ des navigateurs, mais elle leurs imposa une condition : d’éviter de poser le pied sur la terre d’Irlande.
Ainsi, après les adieux des amoureux, Bran et ses amis montèrent à bord et naviguèrent sur le chemin du retour…
… Voici les côtes de la verte Erin. Fou de joie et d’impatience de sentir de nouveau la terre de son pays bien aimé, un des compagnons de Bran oublia la recommandation de la reine et sauta à terre… Aussitôt, son corps tomba en cendre. Bran comprit, que cette année passée dans l’île où vivaient les fées, avait duré en réalité des centaines d’années. C’était la Terre des Pommiers.
Bran reprit la navigation avec ses amis… une navigation sans fin, sans jamais retrouver la Terre des Pommiers.