Trois grottes bulgares célèbres du Paléolithique, partie 1

Paléolithique, « l’âge de la pierre taillée », est la période ancienne de la préhistoire pendant laquelle les hommes fabriquaient des outils en pierre taillée et exploataient les resources naturelles. Les premières sociétés humaines organisées apparurent lors de cette époque. Le paléolithique débuta avec la fabrication des premiers outils, il y a 1,2 million d’annees et s’acheva vers 10 000 ans av. J.- C. pendant la dernière glaciation quaternaire, le Würm.
Le quaternaire est l’ére géologique la plus récente, il y a environ 1 million d’annees, où est apparu l’homme. Le Würm, la plus récente période des glaciations du quaternaire, s’étendait de – 80 000 à – 10 000 ans environ. Et les industries humaines de cette période sont celles de l’homme de Néanderthal jusque vers – 40 000 ans, puis celles de l’Hommo sapiens.
L’Aurignacien est une culture du début du Paléolithique supérieur, datée entre 33 000 – 26 000 av. J.- C. Elle est caractérisée par l’apparation d’ouvres d’art gravées, peintes ou sculptées au cours de la glaciation de Würm. Cette culture porte le nom d’Aurignac, une commune de Haute- Garonne. Non loin d’Aurignac se trouve un site préhistorique avec des grottes. Ici, on a fait en 1860 d’importants découvertes archéologiques qui ont permit de définir une étage du paléolithique supérieur.
Les scientifiques distinguent trois périodes du Paléolithique : le Paléolithique inférieur, 200 000 ans av. J.- C., le feu est attesté dès cette époque ;
le Paléolithique moyen, qui débuta vers 120 000 av. J.- C. et pendant lequel se développèrent les populations néanderthaliennes. L’homme a façonné des outils à partir d’éclats et a aménagé les premières sépultures ;
Le Paléolithique supérieur qui commença vers 35 000 av. J.- C., se développa pendant les dernièers phases de la glaciation würmienne. Le climat froid favorisa la prolifération de certaines espèces animales, telle que le mammouth, le renne ou le rhinocéros laineux. Ces gros animeaux servaient de nourriture pour l’Homo sapiens comme pour l’homme de Cro- Magnon. L’humain fabrique des outils plus sophistiqués, décorés avec des gravures et obtenus à partir de lames préablement taillées. Il utilise les os des animaux, qu’il avait chasé, mais aussi le bois de renne pour fabriquer des armes comme les harpons et les sagaies. Les grattoires et les burins se multiplent. De cette époque datent les peintures de grottes représentant des animaux tell que bisons, mammouths, chevaux, mais aussi les empreintes des mains humaines.
Il semble que l’homme est arrivé en Europe, il y a environ 1 million d’années. Cette théorie est appuyée par les fouilles réalisées dans trois grottes en Bulgarie.
La Bulgarie est le pays de la péninsule des Balkans, situé entre le Danube au nord et la montagne du Rhodope au sud. Le Rhodope et Stara Planina (la Vieille Montagne) ou Balkan au centre du pays séparent de grandes plaines. Le Balkan est la plus grande et la plus longue chaîne montagneuse en Bulgarie. Longue de 550 km, elle s’étend de Serbie à l’ouest jusqu’à la mer Noire à l’est. Le plus haut sommet du Balkan, Botev, culmine à 2 376 m. Ce majestueux et mystérieux Balkan abrite une remarquable flore et faune. Mais aussi une veritable mosaïque de grottes.
Les premières fouilles et recherches paléolithiques en Bulgarie ont commencé après la Grande guerre quand de nombreuses grottes ont été découvertes. Après la Deuxième guerre mondiale, les fouilles s’orientent vers la partie centrale de la Bulgarie du Nord.
La péninsule des Balkans est la région qui fait le pont entre deux continents : Europe et Asie, et indirectement un troisième, l’Afrique. La péninsule balkanique est reconnue aujourd’hui comme un foyer de diffusion potentiel de l’Aurignacien ou des premières manifestations de l’époque paléolithique en Europe. Il est possible qu’un Aurignacien venant du Proche- Orient a pénétré l’Europe par cette péninsule.
Les fouilles permettent de découvrir et d’étudier les différentes couches terrestres. Les couches deviennent un „livre“ ouvert pour les scientifiques : chaque couche et comme une „page“ et chaque page a une histoire. La couleur, l’épaiseur, la texture de la couche, composée de terre, de sable, de morceaux de roche ou de fosiles, permettent aux scientifiques de décrypter et d’interpréter l’information qu’elle enférme. Grase à cette information et à l’aide de technologies modernes, il est possible de déterminer l’âge d’une couche et de la classer à une époque ; de définir le climat pendant cette époque, de découvrir les espèces de la flore et de la faune qui ont vécu pendant cette époque. Et bien sûr de découvrir la présence humaine. Les archéologues travaillent ensemble avec d’autres scientifiques qui peuvent donner des informations supplémentaires sur la couche en fouilles : paléontologues, anthropologues, climatologues, biologistes, minéralogistes, spécialistes des animaux préhistoriques.