Quelques expressions chez les pompiers

Pompier. Ce mot provient de l’ancien terme « garde- pompe » qui désignait les premiers pompiers, c’est- à- dire les hommes chargés de mettre en oeuvre, d’entretenir et de remiser les pompes à bras.
Sapeur. Après l’incendie de l’ambasade d’Autriche à Paris en 1810, Napoléon Ier organisa les pompiers de Paris sous la forme d’un corps militaire. Ce corps était composé de soldats de l’armée du génie chargés de l’exécution des sapes, les tranchées creusées sous un mur ou un ouvrage pour le renverser. Cette méthode sera utilisée par les « sapeurs- pompiers », à l’aide de haches, pour éviter que le feu ne se propage aux bâtiments voisins.
Fumer comme un pompier. L’expression vient de la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. C’est une tradition orale, transmise de géneration en géneration avec toutes les déformations possibles. Sans textes et documents d’archives, il est difficile de trouver l’origine exacte de cette expression. Mais on avance quelques explications. L’une vient du fait qu’à cette époque les pompiers avaient l’habitude d’enduire de graisse leurs épais manteaux en cuir avant d’aller combattre le feu. Cette technique permettait de réduire la température ressentie. La graisse avait tendance à cuire et à produire de la fumée à cause de la forte chaleur dégagée par les flammes. Une autre explication mentionne qu’au XIXe siècle, les sapeurs- pompiers arrosaient leurs vêtements épais avant d’attaquer le feu. Transpirant de l’intérieur à la suite de la chaleur dégagée par les flammes et mouillé sur la périphérie de ses vêtements, le pompier ressortait des maisons incendiées avec l’évaporation qui l’enveloppait. Ou peut- être l’expression « fumer comme un pompier » est liée à leur matériel. A la fin du XIXe siècle, les sapeurs- pompiers utilisaient des pompes à vapeur qui fumaient beaucoup. Ceux qui les manipulaient, étaient enveloppés de fumée, d’où la maxime ancienne « fumer comme un pompier » ou « fumer comme un locomotive ». Il est possible, que la « fumée » chez les pompiers est liée aussi au tabac. Il a été entroduit en France en 1559 par Nicot. L’expression de cette époque était « pas de tabac, pas de soldats ! ». Mais dans les armées et au Régiment des sapeurs- pompiers, les dégâts de la cigarette n’affectaient pas que la santé des fumeurs, mais aussi la discipline et l’hygiène de la caserne. En plus, un pompier avec une cigarette dans la main, ne peut pas travailler correctement et manipuler le materiel nécessaire à l’intervention. Et avec une cigarette dans la bouche, il n’arrive pas à articuler bien et parler à ses collègues.
La couleur rouge. Au début, les premiers engins de secours avaient des couleurs diverses comme le bleu, le gris, le vert, le noir. Mais conquis par la couleur rouge vif tirant sur le jaune, plus visible sur les pompes incendies fabriquées en Angleterre, les sapeurs- pompiers de Paris choisirent d’utiliser cette couleur aussi pour leurs véhicules. Au fur et à mesure, la couleur rouge sera repris par les corps de sapeurs- pompiers dans toute la France.
Décaler. A l’origine, le verbe signifie « partir en intervention ». Pour ça il existe deux explications. L’une donne l’information suivante : à l’époque quand les pompes étaient tractées par les chevaux, celles- ci étaient immobilisées par des cales placées au niveau des roues et retirées au moment du départ. L’autre explication mentionne qu’à l’époque des premiers véhicules à moteur, pour ne pas perdre du temps à démarrer les moteurs à la manivelle, les sapeurs- pompiers garés les engins sur une rampe, maintenus en place par une cale. Au moment où les sapeurs- pompiers partaient en intervention, ils enlevaient cette cale pour que le véhicule descende la rampe et l’élan permettait de démarrer le moteur.